En 2022, la FDSS (Fédération Des Services Sociaux) a réalisé une étude sur les ateliers Consomm’acteurs organisés par le CAMD, et plus largement sur la cohérence de nos actions de prévention au sens large. Les résultats ont été publiés dans le Numéro #13 de leur parution “La Recherch’Action”, que vous pouvez retrouver en fin d’article.
La prévention du surendettement au Centre d’Appui
Le surendettement est un phénomène complexe et la mise en place d’actions de prévention en la matière l’est tout autant.
Au CAMD, nous pensons que, pour avoir du sens et espérer être efficace, la prévention du surendettement ne peut être réduite à une simple information (aussi complète soit elle). On ne peut, en effet, réduire la problématique du surendettement à une seule affaire de choix, de gestion ou de comptabilité en se fondant sur l’hypothèse (incorrecte)que les consommateurs sont des êtres rationnels qui se comportent erronément parce qu’ils sont mal informés.
La prévention du surendettement ne permet pas non plus de pallier à l’insuffisance structurelle de revenus à laquelle doivent faire face une partie toujours plus importante de nos concitoyens.1Bien loin du stéréotype de la personne surendettée qui gère mal son budget, dépense sans compter, consomme à outrance, use et abuse du crédit, on constate ainsi depuis plusieurs années une nette progression de l’endettement lié aux charges de la vie courante (soins de santé, énergie, taxes, etc). Aujourd’hui, l’insolvabilité structurelle, c’est-à-dire l’incapacité de faire face à ses besoins de base, est l’une des causes principales du surendettement dans les trois régions du pays
La prévention du surendettement doit donc, selon nous, considérer à la fois et en même temps :
- Les conditions socio-économiques de vie des personnes qui passent par des situations de fragilité financière ;
- Les compétences citoyennes de toute personne vouée à participer aux choix et à l’orientation de la vie en société ;
- Et enfin, le droit de chacun∙e à avoir un avis sur ce qui est « juste et injuste » et le droit de l’exprimer.
Une analyse critique de la société de consommation constitue donc un fond de préoccupation indispensable pour envisager un travail de prévention au plein sens du terme. Avec, en corollaire, un choix de pédagogie active et participative.
Ce qui nous amène très logiquement vers la prise en considération d’un champ d’action indissociablement apparenté à l’éducation permanente.
C’est pourquoi, nous avons choisi, délibérément, de ne pas utiliser l’expression « éducation financière ».
En effet, « éduquer à la finance » restreint considérablement le champ de la prévention et comporte le risque de voir la société, les mandataires politiques et les acteurs économiques se dédouaner de toute responsabilité dans la survenue de difficultés financières des personnes, sous prétexte qu’une éducation (souvent entendue au sens d’ « information ») leur a été dispensée.
Nos ateliers “Encore une facture, que faire ?“
C’est dans cet esprit que nos ateliers sont dispensés et font l’objet d’évaluations continues.
Nous réalisons d’une part une évaluation quantitative des animations (nombre d’ateliers, durée, thèmes, nombre de participant∙e∙s), mais également une enquête de satisfaction réalisée « à chaud », en fin d’animation, auprès des participant∙e∙s.
En outre, nous réalisons également des évaluations qualitatives avec les institutions dans lesquelles nous intervenons (ISP, CPAS, maisons d’accueil, écoles, etc ) afin de recueillir leurs commentaires et d’assurer le recadrage éventuel du programme de l’année suivante.
L’objet de la Recherche Action
Au-delà de ces évaluations réalisées en interne, nous avions envie de mettre en place un processus d’« évaluation externe ».
Ce processus pu nous permettre – à partir de l’observation des dynamiques des ateliers et d’entretien auprès de ses participant∙e∙s – de prendre du recul, de dégager les forces et les faiblesses de nos actions pour pouvoir nous améliorer et dégager des pistes de travail pour le futur.
Bien que la recherche et l’observation se soient centrées sur les ateliers, l’objectif était aussi d’interroger leur articulation avec les autres actions de prévention du surendettement menées par le CAMD et, plus largement, de mettre en lumière la cohérence et la logique de l’ensemble de ces actions.
C’est la mission que nous avons confiée à la cellule recherch’action de la Fédération des Services Sociaux dont ce cahier relate les résultats.
Découvrez l’article paru sur le sujet dans l’Echo du Crédit et de l’Endettement !
Découvrez ci-dessous la numéro #13 des Cahiers de la Recherch’Action !
- 1Bien loin du stéréotype de la personne surendettée qui gère mal son budget, dépense sans compter, consomme à outrance, use et abuse du crédit, on constate ainsi depuis plusieurs années une nette progression de l’endettement lié aux charges de la vie courante (soins de santé, énergie, taxes, etc). Aujourd’hui, l’insolvabilité structurelle, c’est-à-dire l’incapacité de faire face à ses besoins de base, est l’une des causes principales du surendettement dans les trois régions du pays