Actualités L’exposition “Trop chère la vie : La Caravane des révolté.es”, un voyage au coeurs des réalités sociales et économique de Bruxelles

L’exposition “Trop chère la vie : La Caravane des révolté.es”, un voyage au coeurs des réalités sociales et économique de Bruxelles

Publié le : 9 décembre 2024

Un parcours immersif et interactif

À l’entrée, chaque visiteur se voit remettre un petit pion de couleur, symbolisant son parcours au sein de l’exposition.

La visite, qui dure environ une heure, se déroule à travers une série de stands exposant les réalisations créatives des participants au voyage de la Caravane, chacun évoquant une facette de la vie quotidienne marquée par la précarité et les tensions sociales.

Broderie, poterie ou écriture de textes frappants : les visiteurs sont transportés au gré des vents à travers les réalités symboliquement représentées par toutes ces personnes touchées de près ou de loin par les désastres du surendettement. Invités à réfléchir sur ces images, ces affiches et ces objets, les participants partagent librement ce que leur évoquent les mots, les couleurs et les sentiments qu’ils découvrent grâce aux créations.

Une affiche montre un homme sous assistance respiratoire.

Que nous évoque cette image ? Une réflexion spontanée émerge sur l’asphyxie vécue par les personnes touchée par le surendettement.

La robe qui trône au centre de la salle donne à la couture une dimension symbolique.

La couture peut-elle être un acte de résistance, à la frontière de l’oppression et de la libération ? Toute la liberté est laissée au visiteur qui se laisse porter par la force des mots silencieux qui crient au fil des coutures.

Que vous inspire un livre de cuisine ou la question “Que feriez-vous si vous gagniez un million d’euros ?

Ces réflexions sous forme de textes écrits par les participants invitent à penser à la place de l’argent dans nos vies et à la notion de richesse, qu’elle soit culturelle ou pécuniaire.

Quelle image la société nous renvoie-t-elle ?

Les masques deviennent une métaphore de l’identité sociale, du masque que l’on porte face aux autres et à soi-même.


Une expérience multisensorielle : spectacles et performances

L’exposition ne s’est pas limitée aux stands. Deux spectacles ont également marqué cette expérience immersive, se déroulant dans l’obscurité pour accentuer l’intensité des propos et des gestes.

Le premier spectacle mettait en scène une comédienne déclamant des textes similaires à ceux des stands précédents, où la déclamation prenait des accents poignants, apportant une dimension théâtrale au thème du surendettement. Le second spectacle, une danse improvisée, explorait le rapport du corps au surendettement, avec des gestes symboliques illustrant les tensions physiques générées par la pression et les angoisses liées aux difficultés financières.


Des sketchs humoristiques pour dédramatiser le surendettement

Pour aborder le sujet du surendettement de manière ludique et décalée, deux sketchs ont été présentés.

Le premier, “Surendeto”, est une satire mettant en scène un couple de vaches.

Après avoir contracté un crédit qu’elles ne peuvent rembourser, elles se retrouvent confrontées à un juge et un huissier, avec lesquels la spirale du surendettement commence.

Le deuxième sketch met en scène un assistant sarcastique qui, ne voyant pas le politicien qu’il assiste arriver, tente de divertir le public en lisant ses fiches à sa place.

Il énumère les malheurs des plus démunis avec un sarcasme mordant : “Il y a toujours plus pauvre que vous”. Une manière de dénoncer le cynisme souvent observé dans les discours politiques sur la pauvreté.


La conférence-gesticulée : un regard critique sur le logement à Bruxelles

La journée s’est clôturée par une conférence-gesticulée, une forme hybride entre conférence et théâtre, animée par Sarah De Laet, géographe et spécialiste du logement à Bruxelles.

Son spectacle-conférence partage son parcours personnel, en lien avec les problématiques du logement dans la capitale belge.

Dans les villes de l’an 2000 la vie ne semble pas plus facile … les loyers flambent, de plus en plus de personnes  “vivent” en rue, peu de logements sociaux se construisent, des milliers d’expulsions ont lieu chaque année, et des bâtiments de logements chics se construisent mais restent vides… que se passe-t-il dans nos villes ?

À travers son récit, Sarah De Laet met en lumière les conditions de vie difficiles dans certains quartiers de la ville, tout en soulignant la question de l’accessibilité au logement.

Son intervention a abordé les questions de la spéculation immobilière, de l’insalubrité des logements et des inégalités croissantes entre les classes sociales, notamment après les rénovations urbaines.


Deux journées riches et des objectifs atteints

La Caravane des révolté.es a offert un aperçu saisissant de la vie dans une société où les inégalités économiques semblent se creuser chaque jour davantage. À travers l’art, l’humour et la performance, l’exposition a permis d’aborder des problématiques complexes tout en engageant les visiteurs dans une réflexion active et participative.

Plus qu’une simple exposition, cette “Caravane” a été un véritable voyage au cœur des réalités sociales de Bruxelles.

Pour en savoir plus, lisez notre article sur le projet “Trop chère la vie : La Caravane des révolté.es” avant l’exposition : https://www.mediationdedettes.be/prevention/la-caravane-des-revoltes/, pour comprendre comment est née l’initiative.